Histoire du quartier Mériadeck à Bordeaux

Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan :

Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan est né en 1738 dans l'une des plus grande famille de France (7 enfants). Il est le fils de Hercule Mériadec de Rohan-Guéméné et de Louise, fille d'Hercule duc, de Rohan-Rohan. Il fut prieur et docteur de la Sorbonne, grand prévôt de l'église de Strasbourg avant d'être sacré archevêque de Bordeaux le 26 décembre 1769. Il fut aussi prince-archevêque de Cambrai (1781) et de Liège (1790), ainsi qu'aumônier de l'impératrice Joséphine de Beauharnais. Il ne resta que très peu de temps à Bordeaux car "Il s'intéressait trop à la vie de cour et à l'activité parisienne pour limiter ses horizons à Bordeaux ". C'est pendant ce court séjour qu'il fit construire le Palais Rohan, d'abord château impérial, puis royal, pour devenir enfin l'Hôtel de ville de Bordeaux. A cette occasion, il dut vendre des terres à l'origine du quartier qui porte aujourd'hui le nom de Meriadeck. C'est là qu'il quitta Bordeaux pour l'archevêché de Cambrai. Ayant refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé, il quitta Cambrai pour l'abbaye Saint-Guislain de Mons et fut destitué. Il mourut à Paris en 1813.

Le quartier Mériadeck de Bordeaux à ses débuts :

Le quartier Meriadeck doit son nom au prince cardinal de Rohan, Ferdinand Maximilien Mériadec, archevêque de Bordeaux qui y fit construire le palais Rohan en 1771 (qui, en 1835, deviendra l'hôtel de ville) et qui offrit les terres à la ville, alors à l'étroit dans ses limites géographiques héritées du Moyen Âge.

Meriadeck est un quartier moderne, essentiellement commercial et administratif. Pendant longtemps, cette partie de la ville de Bordeaux ne fut qu'un vaste marais ( la Chartreuse) bordant la ville. Mais les maladies dues à la présence de ce marais (et notamment la peste) ont conduit au XVIIe siècle à son assèchement. Au XIXe siècle, des échoppes y sont construites et une population pauvre, ouvrière et artisane s'y installe. Des maisons closes, cafés et bals animent ce quartier cosmopolitede Bordeaux. L'expression: c'est Mériadeck ici! (que de bazar ici!) demeure dans quelques familles bordelaises et rappelle de ce fait le vieux Mériadeck.

Meriadeck reste encore dans l'inconscient collectif des Bordelais comme un lieu " à part ", inspirant un curieux sentiment de répulsion et de fascination. Répulsion à cause de ce qui s'y déroulait, la saleté, la pauvreté et le vice à la vue de tous. Fascination, car très rares sont les endroits aussi pittoresques que le quartier Mériadeck. La diversité des gens, les petits métiers qui se pratiquaient encore là, aujourd'hui disparus, et une ambiance très particulière en faisaient son charme. Il était de même naturel que les français de souche aient des amis étrangers sans se poser de question. Meriadeck était, à ce point de vue, un modèle d'intégration vécu à Bordeaux. Un réel brassage ethnique.

La restructuration de Mériadeck

En 1955, la municipalité dirigée par Jacques Chaban-Delmas décide la rénovation totale de ce quartier pauvre de Bordeaux. Le projet prévoit la construction d'immeubles "barres" typiques de ces années. En 1963, la rénovation devient restructuration et le quartier Meriadeck sera finalement le quartier d'affaires de Bordeaux avec des bâtiments modernes commerciaux et administratifs, ainsi que des équipements sportifs (patinoire...). De nombreuses administrations et services sont regroupés dans ces grands bâtiments, dont la hauteur a finalement été limitée, construits autour d'un jardin central. De plus, la circulation automobile et celle des piétons ont été séparées à Meriadeck par la construction d'une dalle, l'actuelle esplanade Charles de Gaulle à Bordeaux. Le bilan de cette opération est contesté.

Mériadeck aujourd'hui :

Meriadeck abrite de nos jours un centre commercial, la Communauté urbaine de Bordeaux, la préfecture de la région Aquitaine, le conseil général de la Gironde, le commissariat de police de Bordeaux, la Poste centrale, certains services du Trésor public, la bibliothèque de Bordeaux, la patinoire dans laquelle de nombreux concerts sont organisés et le bowling. Meriadeck, quartier voulu par Jacques Chaban-Delmas a de nombreux détracteurs, notamment à cause de l'architecture du quartier (typique des années 1960-1970), de la séparation des voitures et des piétons et de l'utilisation massive du béton. Cependant certains bâtiments plus récents (comme le Conseil régional d'Aquitaine, la Poste et le commissariat de police) tendent à rajeunir l'architecture vieillissante de ce quartier de Bordeaux. Le centre commercial Mériadeck est aussi un exemple de rajeunissement de ce quartier.

Le quartier Meriadeck a quand même eu des points positifs; il a notamment permis la construction de bâtiments administratifs et commerciaux à proximité du centre ville sans dégrader l'architecture historique du vieux Bordeaux. Les quartiers autour de Mériadeck sont composés de nombreuses échoppes, maisons à un étage typiquement bordelaises, qui accueillent des habitants de classe moyenne. Il est également à quelques pas du centre animé de la ville et notamment la Place Gambetta, ensemble XVIIIe qui tranche avec l'architecture moderne du quartier Mériadeck.